Réaction à l'article de Jean Marie Ntahimpera intitulé:"un mot sur le neocolonialisme et l'imperialisme

Publié le par Journal du Muntu

Cher ami, j’ai lu avec un très grand intérêt ton article et je l’ai trouvé très intéressant, très riche et très objectif. Du moins tu résous les problèmes, loin de faire dans un deuil lamentable comme on a eu coutume ces derniers moments en Afrique. Pour ceux qui trouvent que t’a été du coté des « impérialistes », c’est ne pas connaitre la réalité et l’historique des faits. C’est davantage fausser le débat et se cacher derrière des considérations subjectives, émotives qui , malheureusement , ne sont pas bénéfiques pour notre Afrique.

C’est quoi l’impérialisme ? C’est quoi le néo-colonialisme ? si tu prends ton dictionnaire, tu verras que l’impérialisme est la volonté de domination d’un Etat hégémonique. Cet Etat domine un autre et en Afrique, l’histoire m’apprend que la colonisation en est une conséquence. Mais une conséquence de l’impérialisme blanc. Beaucoup d’africains ne se sont pas rendus compte du changement. Depuis près d’un demi siècle, le point A c’est à dire le dominateur de cette relation n’est plus le blanc mais le noir. La decolonisation ayant avorté, les nouveaux leaders se sont transformés en propre impérialistes vis-à-vis de leurs compatriotes. Ils ont repris à leur compte les structures et pratiques coloniales : que ce soient la contrainte, la violence, la répression. Ils ont fait usage d’un autre type de violence que moi j’appelle la violence symbolique et psychologique à travers un état clientéliste neopatrimonial. Utilisant les moyens de répression contre les opposants. Ce fut la fameuse époque des partis uniques. Au Cameroun, on a connu les fameuses prisons de Yoko et de tcholliré. En plus de cela l’autoritarisme répressif. La fameuse démocratisation de la période post-guerre froide a aussi avorté et c’est une « démocrature »ou « démocratisme » qui nous a été servi.

Aujourd’hui les africains ne s’en sont pas encore appropriés et beaucoup disent que l’occident est venu pour recommencer l’impérialisme et le néo-colonialisme. Certainement, ils sont nostalgiques à Nkrumah et lui donnent raison : « le néocolonialisme, stade suprême de l’impérialisme » ce qui peut être n’est pas faut. Mais comme tu le dis que nous autres Africains, apprenons à nous battre par nous même et bâtir notre futur tout en intégrant l’autre. Car , et c’est peut-être ce que les africains oublient, la scène internationale est un champ de compétition et de lutte ou les acteurs s’affrontent pour leurs intérêts respectifs. Alors l’occident ne défendra jamais nos intérêts mais ceux de son peuple. En plus, concernant les facteurs des conflits, les facteurs des conflits sont d’abord internes avant que des intérêts externes s’y mêlent. On peut citer autant d’exemple dans l’histoire.

C’est pour dire en définitive que loin d’un pseudo panafricanisme émotif et subjectif, tu bouleverses les certitudes , tu remets en cause les certitudes intouchables pour t’inscrire dans la pensée postcoloniale, celle des veilleurs, des porte- étendards. Je t’encourage. Dans un article prochain, je reviendrais sur cet aspect pour ressortir le second rêve des africains qui pensent que l’occident viendra les caresser dans le sens du poil, ce qui est faux. En plus et c’est à ce niveau que nous pêchons, certains confrères sont allés jusqu’à dire que la Démocratie, ce n’est pas pour les pauvres. Pour les plus sceptiques, voici une citation du veilleur Jean Marc Ela dans l’un de ses chefs d’œuvre, Afrique : l’irruption des pauvres (L'Harmattan) : « Pour defataliser l’histoire les africains doivent réapprendre à croire en eux-mêmes et sortir de l’immédiat pour inscrire leurs problèmes dans la longue durée afin de maitriser l’avenir qui les provoque ».

Tadajeu Kenfack Ulrich, Universite de Dschang (Cameroun)

son blog www.lenegociateur.blog4ever.com

Publié dans politique

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