Diplomatie de couloir.

Publié le par Journal du Muntu

 Il se passe des rencontres cachées entre hommes politiques burundais du pouvoir et de l'opposition en Europe. En fait ce n'est plus un secret, puisqu'on le sait. Ce qu'on ne sait pas bien, c'est ce qui s'y dit. On crée un séminaire où tous sont invités, et on organise des moments informels où ils se voient entre eux. Pour améliorer les relations, dit-on. Améliorer le climat. C'est informel. On appelle ca diplomatie de couloir. Techniquement, c'est ce qu'on appelle DIALOGUE. La question qui se pose est la suivante: où vont-ils arriver?

  Tout commence par la diplomatie de couloir. Les accords d’Arusha ont commencé par là. La paix a commence par là.

Il y a une lueur d’espoir qui se pointe à l’horizon, dans un pays où depuis 2010, la classe politique signe et persiste qu’elle n’a rien à se dire. Chacun sait pourtant qu’il n’y a pas de politique sans dialogue, qu’il ne peut pas y avoir de démocratie sans débat.

  Ce qui me scandalise dans les dialogues et négociations entre Burundais, c'est que souvent c'est l'extérieur qui nous oblige à s’asseoir ensemble et à se parler, comme si les « autres » se soucient de notre paix et notre bien, plus que nous ne nous en soucions nous-mêmes. Sans l’embargo sur le régime de Buyoya, le Burundi serait toujours en guerre. Il se pourrait même que Nelson Mandela a pesé de tout son poids à Arusha pour faire signer les indomptables hommes politiques Burundais ce qui est devenu les Accords d’Arusha.

  Les Burundais sont compliqués. Ils savent ce qui est bon pour leur pays, mais ils attendent que les autres, les Européens, les Américains, les bailleurs, leur fassent comprendre que c’est ce qui est vraiment bien. Comme ceux qui certifient ce qui est bien pour nous ont d’autres préoccupations, le résultat est que souvent on adopte la bonne solution et la bonne voie trop tard, quand les têtes auront déjà tombé.

  Cette fois, ce n’est pas encore trop tard. Peu importe l’initiateur de cette diplomatie de couloir, l’important c’est le résultat. Les Burundais veulent d’abord et avant tout éviter la mort d’Hommes et la dégradation de la paix encore fragile qui nous a couté tellement chère en biens et en vies humaines. Si on y parvient, l’étape suivante s’imposera.

Publié dans politique

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